05 Jan Perturbateurs, agitateurs, imposteurs… endocriniens : pouvons nous les éviter ?
Les Perturbateurs Endocriniens (PE) c’est quoi au juste ?
Les PE sont des molécules chimiques, des substances invisibles qui entrent dans la composition de nombreux produits que nous utilisons tous les jours sans le savoir. Ces substances exogènes vont altérer une ou plusieurs fonctions du système endocrinien (hormonal) en provoquant des effets toxiques pour notre santé et/ou celle de nos enfants présents ou à naître.
Certaines molécules sont plus connues que d’autres : les pesticides, les plastiques et peuvent être contenues dans les aliments, les conserves, les tickets de caisse, le mobilier et les cosmétiques…
Depuis la seconde guerre mondiale l’industrie chimique a explosé. 100 000 molécules chimiques constitue cette SOUPE toxique ; 964* molécules, une paille, sont clairement étiquetées PE.
Quelles sont les conséquences de cette « soupe chimique » dans laquelle nous mijotons ?
Déjà en 2003 une étude américaine concluait que 75% de sa population avait du triclosan dans les urines. Le triclosan se trouve dans les savons, dentifrices, crèmes solaires, désodorisants intérieurs, cannettes de boissons. Plus récemment, en 2011, ce sont 163 composés chimiques qui ont été retrouvés dans le sang et les urines de 268 femmes enceintes. En octobre dernier la Fédération Internationale de gynécologie et d’obstétrique qui regroupe 125 sociétés nationales de gynécologues a lancé un cri d’alarme sur le rôle de ces molécules dans les troubles de la fertilité. L’Institut national du cancer américain dit que les bébés naissent « pré-pollués ».
Cela confirme la position prise par l’Endocrine Society qui regroupe 18000 chercheurs et qui confirme que ces molécules ont un rôle dans plusieurs pathologies émergentes : diabète type 2, obésité, cancers hormonaux dépendants (sein, prostate, thyroïde), troubles de l’attention et hyperactivité…
Comment agir à son niveau pour en limiter les contacts ?
Ces molécules indésirables perturbent notre système hormonal de 3 manières différentes :
- – Soit en imitant l’hormone
- – Soit en bloquant le récepteur de la cellule
- – Soit en gênant les mécanismes de production et de régulation du système hormonal.
Ce qui est important à savoir c’est qu’il n’y a pas d’effet dose contrairement aux autres toxiques. Pour les PE ce n’est pas la dose qui fait le poison. L’effet cocktail est démontré. Nous sommes en contact avec ces molécules via la bouche, le nez, la peau et le cordon ombilical. Les produits que nous utilisons doivent être mieux choisis par chacun /chacune d’entre nous.
Comment limiter les contacts avec les polluants ?
Dans la cuisine
- – Privilégiez le verre plutôt que les plastiques, conserves, canettes…En effet 80% du bisphénol ingéré serait d’origine alimentaire (ANSES)
- – Retirez les sacs plastiques de conservation des aliments
- – Retirez les jouets plastiques des enfants du bain
- – Retirez les bouilloires plastiques
- – Limitez les pesticides dans l’alimentation (la France est le 1er utilisateur Européen, 20 pesticides différents au quotidien dans notre assiette)
- – Top 10 des aliments qui contiennent le plus de résidus de pesticides : LAITUE, TOMATE, CONCOMBRE, POMME, POIREAUX, PÊCHE, FRAISE, POIRES, RAISINS, POIVRONS et les salades sont les plus polluées !!!
Les moins pollués : bananes, petits pois, pommes de terre, mâche, carottes.
Les bonnes attitudes :
- – Mangez BIO pour les aliments que vous consommez le plus il faut 2 semaines à un organisme pour se débarrasser des pesticides présents dans l’organisme (étude avec test urinaire à l’appui).
- – Pelez les si ils proviennent de l’agriculture conventionnelle
- – Lavez les si ils proviennent d’agriculture raisonnée
- – Lavez vous les mains après ces opérations
- – Buvez de l’eau purifiée soit minérale ou faites installer des systèmes de purification de votre eau (Doulton.. )
- – Limitez les polluants des poissons (PCB) en adaptant la fréquence et les variétés des poissons de 1 à 2 fois par semaine maximum.
Dans la maison
- – Limitez les contacts avec les produits perfluorés utilisés pour leur stabilité thermique (impact sur la thyroïde, fertilité, obésité…)
- – Evitez les traitements antitaches (moquettes, canapés, voitures…), les traitements imperméabilisants, les antiadhésifs (poêles, casseroles….), les insecticides
Les bonnes attitudes : aérez tous les jours votre intérieur, ne pas refaire la décoration et les peintures en cas d’arrivée de bébé imminente, pensez aux plantes qui régénère l’air, lavez les peluches avant de les donner à bébé, si le revêtement de la poêle en téflon est rayé changez –la !
Dans la salle de bain
40% des produits d’hygiène et de beauté contiennent au moins 1 Perturbateur endocrinien sur 15 000 produits étudiés ( étude institut Notéo).
- – 1 produits sur 2 selon une récente étude du magazine 60 millions de consommateurs (sept 2015) : Les vernis à ongles arrivent en tête ( 74%), suivis des fonds de teint (71%), des produits de maquillage pour les yeux (51%), des démaquillants (43%), des rouges à lèvres (40%) , crèmes pour le visage (38%) etc…
Les bonnes attitudes : remplacez en priorité ce qui est en contact avec la peau et choisissez des produits BIO et le plus brut possible.
Quelles sont les solutions pour maintenir un équilibre santé ?
- – Limitez les contacts avec les PE (perturbateurs endocriniens)
- – Maintenez vos organes de détoxification en bon état de marche (foie)
- – Informez-vous régulièrement car la science avance plus vite que les règlementations.
*Recensés par TEDX The endocrine Disruption Exchange, base de données créé par Théo Colborn
Et pour ceux qui veulent aller plus loin : Les bonnes adresses
Appli sur smartphone NOTEO qui permet de s’éveiller à la problématique
https://www.pan-europe.info/campaigns/disrupting-food
J’ai rédigé cet article suite à une conférence de Isabelle DOUMENC, naturopathe. Elle anime des ateliers pratiques sur ce sujet sur Paris.